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Comme un parfum de justice

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Engagement. Malgré trois parfumeries à gérer, Claudye Jouis n'hésite pas à s'investir dans de nombreuses activités extra-professionnelles, comme celle de juge au tribunal de commerce.

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Vêtue d'une longue robe noire à jabot blanc, Claudye Jouis entre dans la salle d'audience. Cette commerçante d'Argentan est juge consulaire au tribunal de commerce. Elue par ses pairs pour quatre ans, cette gérante de trois parfumeries en tire une certaine fierté: «quelque part, c'est la reconnaissance de mon travail et de mes compétences», témoigne Claudye Jouis. Sa matinée est consacrée aux redressements et liquidations judiciaires. Cet après-midi, ce sera au tour des contentieux. Si sa présence au tribunal ne nécessite que quelques jours par an, l'étude des dossiers jugés, chez elle, occupe souvent une partie de ses soirées. Seule face aux faits, n'ayant pas le droit d'en parler en dehors du tribunal, elle doit se faire une idée, même si le jugement est rendu collégialement. La mission n'est pas simple mais très enrichissante. Et madame la juge prend son rôle très au sérieux. «Quand j'endosse la robe d'audience, j'accepte les responsabilités qui l'accompagnent, souligne Claudye Jouis. Je laisse mes sentiments au vestiaire. Je me dois d'être impartiale: par exemple, je ne peux pas juger des gens que je connais.»

Claudye Jouis Gérante de trois parfumeries

«Quand j'endosse la robe d'audience, je laisse mes sentiments au vestiaire.»

Engagée jusqu'au bout des ongles

Un engagement bénévole, «c'est ma façon de donner du temps aux autres», mais en sursis: le tribunal de commerce d'Argentan va fermer ses portes à cause de la réforme de la carte judiciaire d'ici à la fin de l'année. Claudye Jouis réfléchit. Elle pourrait poursuivre son mandat mais au tribunal d'Alençon, à 50 km. «Je suis toujours motivée mais cela m'occasionnerait plus de frais et serait moins pratique.» Son coeur balance car la justice la passionne. «Etre juge, cela me sort de mon quotidien», un quotidien bien rempli par la gestion de trois parfumeries... Mais ce n'est pas suffisant pour cette «Madame Commerce de France 1995», prix qui récompense le dynamisme et l'exemplarité de commerçantes. Une femme qui assume également la vice-présidence de la chambre de commerce et d'industrie de Fiers Argentan. Car, de l'énergie, Claudye Jouis n'en manque pas. «J'ai la tête pleine de projets, reconnaît la commerçante survoltée. Mes équipes me le reprochent même parfois.» Quinze salariés à qui elle fait entièrement confiance. Cette mère de deux enfants a appris à déléguer et à s'organiser pour se dégager du temps pour ses activités extra-professionnelles et familiales. Un investissement également rendu possible par son mari, qui assure la gestion des boutiques: «un tandem qui nous réussit», conclut la commerçante.

Bio

-1976
Salariée, Claudye Jouis est coiffeuse à Paris.
- 1985
Elle ouvre un salon de coiffure à Argentan. Elle en gère jusqu'à trois.
- 2000
Elle vend ses boutiques et ouvre une parfumerie. Elle en rachète une deuxième en 2002.
- 2003
Sa 3e boutique voit le jour à Elbeuf.
Elle est élue juge au tribun al de commerce.
- 2005
Claudye Jouis est réélue pour quatre ans.

 
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CARINE GUICHETEAU

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