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Ces people qui se lancent dans le commerce

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Passer des projecteurs à la caisse enregistreuse est le défi que relèvent certaines célébrités. Pour eux, le commerce représente l'aboutissement d'un projet et un ancrage sérieux dans la réalité.

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«Avant d'ouvrir mon spa, je n'avais jamais été confronté au recrutement de personnel ou aux fiches de paye. J'ai découvert un autre monde, passionnant et exigeant et, par certains côtés, proche du milieu du rugby.» A l'image du rugbyman Serge Betsen, champion de France, joueur de l'équipe Wasps à Londres et à la tête du Spa Kemana, certaines personnalités se lancent dans le commerce. Elles plongent alors dans un univers nouveau, avec énergie et enthousiasme. Qu'ils soient chanteurs, acteurs ou sportifs en reconversion, souvent, ils concrétisent ainsi une ancienne passion et les idées de projets s'imposent spontanément. «J'ai toujours aimé les roses, j'ai besoin d'un contact quotidien avec cette fleur», confie la chanteuse et actrice Dani. Dès 1990, elle ouvre une première boutique consacrée à cette fleur à Paris, Rosis Rosis, avant de créer l'enseigne Au Nom de la Rose, aujourd'hui devenue une franchise. Actuellement, Dani se consacre à By Dani, sa boutique-atelier du XVe arrondissement, ouverte en septembre dernier. Quant à Mathieu Johann, demi-finaliste de la Star Academy en 2004, il profite de la mise en liquidation d'un café-concert à Saint-Lô (Manche), sa ville natale, pour reprendre et transformer l'établissement, aujourd'hui baptisé le QG. «Enfant, j'allais écouter du jazz et du blues dans ce lieu chargé de souvenirs, je ne pouvais pas le laisser s'éteindre», explique-t-il.

Serge Betsen finit sa carrière de rugbyman avec les Wasps de Londres et entame celle de dirigeant d'un spa à Biarritz.

Serge Betsen finit sa carrière de rugbyman avec les Wasps de Londres et entame celle de dirigeant d'un spa à Biarritz.

Font-ils de bons commerçants?

Si leurs motivations sont réelles, ces commerçants «pas comme les autres» possèdent des atouts bien à eux pour ouvrir une boutique. «Les artistes ont une sensibilité, une créati- vité et une propension à capter les besoins du public qui peuvent leur per- mettre de devenir d'excellents commerçants», estime Vladimir Fuzellier, responsable de l'activité «formations pour dirigeants» du groupe Demos. De plus, habitués à la dureté du show-biz, où il faut se battre pour se faire un nom, les artistes ont de la combativité à revendre. Tout comme les sportifs. «Ils développent des qualités comme le goût du challenge et l'esprit d'équipe, qui sont fort utiles pour un projet de commerce», indique pour sa part David Lebleu, gérant de Compass'Avenir, société de conseil en reconversion pour les sportifs. Créatifs et déterminés, les «people» doivent néanmoins savoir s'entourer. «Je me suis beaucoup appuyé sur des professionnels, avocat et expert-comptable, explique le rugby man Serge Betsen, notamment pour avoir des contrats bien ficelés et des arguments face aux banques.» Mathieu Johann reconnaît avoir appris sur le tas et demandé conseil à un ami, patron de discothèque. Dani confie pour sa part avoir «un expert-comptable en or, sans qui rien ne serait possible». Pour Vladimir Fuzellier, «l'idéal est de suivre une formation à la création d'un commerce par un organisme consulaire ou privé, afin d'être bien préparé».

Car le quotidien et ses obligations rattrapent vite les célébrités en quête de concret. «J'ai sorti un album en même temps que je rachetais le café-concert avec ma compagne Clémence, elle-même animatrice d'émissions télévisées, raconte Mathieu Johann. Nous avons mis entre parenthèses nos activités artistiques pour nous consacrer à 100% au QG.» Après un an d'existence, son café-concert emploie neuf personnes, accueille certains soirs jusqu'à 1 000 clients et réalise 400 000 euros de chiffre d'affaires.

Quant à la notoriété dont jouissent nos apprentis commerçants, ils lui doivent surtout des répercussions médiatiques et un capital sympathie.

«Avoir une carrière de sportif accompli peut aider à ouvrir des portes, comme celles de banquiers, reconnaît Serge Betsen. Mais c'est loin d'être suffisant pour les convaincre et il faut avoir un bon projet sur le fond.» Le rugbyman impose ainsi un concept innovant de «spafitness» et utilise son expérience de sportif pour conseiller les entreprises, grâce aux parallèles existant entre le sport et le business. Dani, quant à elle, possède une clientèle constituée à 80% d'entreprises et reconnaît fleurir des défilés de mode, des anniversaires de stars et autres événements mondains. Quant à Mathieu Johann, il compte plus sur l'appui de sa commune natale, que sur sa notoriété liée à la télé-réalité.

Mais, tous ont en commun de beaux projets pour leur commerce: toujours plus de services et des cours de massage pour Serge Betsen, des partenariats pour développer de nouveaux produits pour Dani, et l'ambition de franchiser son concept pour Mathieu Johann.

 
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OLGA STANCEVIC

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