Nelly Lambert
Avec sa formule désormais célèbre «travailler plus pour gagner plus», Nicolas Sarkozy a fait des émules dans les rangs des petits patrons. Alors que nombre d'électeurs ignorent toujours, à quelques jours du premier tour du scrutin présidentiel, quel candidat ils vont plébisciter, les dirigeants de TPE n'ont, pour beaucoup, plus de doute depuis des mois. Vainqueur, en tout cas des sondages successifs Sondage Ifop/Fiducial de décembre 2006, janvier et février 2007 : Nicolas Sarkozy. Le président de l'UMP leur paraît le plus à même d'améliorer la compétitivité économique du pays, même s'ils ne se font guère d'illusions sur sa capacité à tenir toutes ses promesses en matière d'emploi, de pouvoir d'achat, de fiscalité ou de dette publique.
Travailler plus pour gagner plus? Si le concept séduit autant les dirigeants de TPE, c'est sans doute parce qu'ils s'y reconnaissent déjà. Quand la majorité des actifs s'accrochent aux 35 heures, eux pratiquent une moyenne de 54 heures de travail hebdomadaire Baromètre «La vie des professionnels de TPE» réalisé en décembre 2006 par l'institut LH2 pour le groupe Caisse d'Epargne , et une large proportion dépasse allègrement les 60 heures. On voit mal comment faire plus... à part, pour les commerçants, en ouvrant boutique le dimanche. Une perspective qu'ils refusent en bloc au nom du droit à l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Pour autant, vont-ils plus loin et revendiquent-ils de travailler moins? Non, et ce pour au moins deux raisons. D'abord, bien sûr, la nécessité de joindre les deux bouts. Ensuite, parce qu'ils estiment tout simplement prendre plaisir à travailler. Dans un contexte social où la morosité est de mise, ce constat a de quoi surprendre et réjouir.