Bien choisir sa mutuelle santé
La santé est une préoccupation prioritaire. En tant que dirigeant de TPE, la question de la couverture santé est souvent épineuse. Entre maîtrise des coups et protection sociale, les arbitrages sont parfois compliqués.
Je m'abonnePrès de six dirigeants sur dix travaillent six jours et plus par semaine. Et les deux tiers travaillent plus de 50 heures par semaine. C'est ce que révèlent les chiffres récemment publiés par l'observatoire Amarok, un institut qui s'est donné pour mission de sensibiliser le grand public sur la santé des dirigeants d'entreprise et des indépendants. Face à une telle charge de travail et à une telle implication, la place pour la maladie n'existe pas! Même si 81 % des dirigeants jugent leur état de santé physique bon ou très bon (contre 71 % des salariés et 76 % des cadres), il est nécessaire de s'interroger sur votre couverture santé et sur le choix de votre mutuelle. Avant de souscrire un contrat, de nombreux aspects doivent être pris en compte.
L'importance du statut juridique
Le premier critère de choix à observer avant de souscrire un contrat de protection santé, c'est votre statut au sein de l'entreprise. Si vous êtes rattaché au régime des indépendants (dirigeant majoritaire de SARL, gérant de SNC ou d'EURL, exerçant en nom propre), il est préférable de vous orienter vers un contrat individuel de type loi Madelin du 11 février 1994. Le principal avantage que vous en tirerez, c'est la possibilité de déduire de vos impôts sur le revenu les cotisations liées à votre complémentaire. Si, au contraire, vous êtes un dirigeant salarié (gérant minoritaire de SARL, président de SA ou SAS, dirigeant de Scop), il est sans doute préférable de vous rattacher au contrat collectif de l'entreprise. Vous bénéficierez alors des garanties identiques à celles de vos salariés. Ces contrats offrent souvent un bon rapport qualité/prix d'autant, qu'en outre, l'article 83 du code général des impôts vous autorise à déduire les cotisations de vos revenus bruts annuels.
Comparer les taux de remboursement
Lorsque vous étudiez les devis de différentes compagnies d'assurances, soyez vigilant sur la formulation des offres qui se révèle souvent assez opaque. Les taux de remboursement sont exprimés en pourcentage du tarif conventionné (comprenez la prise en charge par la Sécurité sociale). Aucun contrat ne vous couvre intégralement En effet, les mutuelles santé fonctionnent comme les bouquets de chaînes satellite. Par exemple, si la couverture est forte pour les prestations optiques, elle sera sans doute plus faible sur les soins dentaires, et inversement. Vous devez donc définir, en théorie, quels sont vos besoins les plus courants. De plus, si vous consultez régulièrement des médecins qui pratiquent des honoraires libres, ce qui induit des dépassements, privilégiez une mutuelle ou une complémentaire qui prendra en compte ces dépenses supplémentaires. Par ailleurs, intéressez-vous également aux délais de remboursement. Lorsque la couverture dépasse 150 % du tarif conventionné, il peut être mentionné dans le contrat que les remboursements interviennent sous un délai de trois à 12 mois... Un point à prendre en considération si de fortes sommes doivent être avancées.
L'âge, ça compte!
Que vous ayez 25 ou 55 ans, vous n'aurez pas les mêmes besoins de couverture santé. L'impact sur votre métabolisme est différent si vous exercez dans le secteur tertiaire ou si vous êtes carreleur. Certaines professions sont physiquement plus exigeantes que d'autres et, l'âge venant, les problèmes articulaires peuvent se faire plus pressants. Les sociétés d'assurances prennent en compte ce type de considération avant de vous proposer un contrat. La composition de votre famille, le nombre de personnes à couvrir dans le contrat sont autant de paramètres qui conditionneront le montant de votre cotisation. Il ne faut donc pas hésiter à comparer et à faire jouer la concurrence.