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[Étude de cas] Comment Arnaud Soulier, boulanger à Arles, manage ses collaborateurs

Publié par Amélie Moynot le - mis à jour à

Boulanger-pâtissier à Arles, Arnaud Soulier mise sur la responsabilisation et la formation pour impliquer ses salariés dans l'entreprise. Il s'engage aussi pour l'apprentissage.

Mener ses collaborateurs à la baguette ? Très peu pour Arnaud Soulier, dirigeant de deux boulangeries à Arles. Le chef d'entreprise se voit au contraire comme un manager ayant le sens de l'équipe, disponible, à l'écoute et sachant déléguer. "En 2014, j'étais partout, j'arbitrais tout. C'était trop. J'ai alors décidé de faire autrement ou de m'arrêter", raconte-t-il.

Avec cette envie de changer, l'artisan réunit ses responsables magasin, boulangerie et pâtisserie, pour mettre en place, d'un commun accord, une nouvelle façon de fonctionner plus participative, davantage axée sur le partage de responsabilités.

"Le fait de prendre du recul a été un formidable levier de développement pour le commerce, se réjouit Arnaud Soulier. Le chiffre d'affaires a quasiment doublé. Cela m'a libéré du temps, le fait d'avoir moins la tête dans le guidon m'a aidé à prendre de meilleures décisions de gestion. Et les salariés se sentent valorisés." Des personnes toujours aujourd'hui dans l'entreprise.

Des formations à 3000 euros et plus

Pour fidéliser ses équipes, le dirigeant mise aussi sur la montée en compétence. Les cadres se voient proposer des formations en management ou animation d'équipe avec la chambre des métiers, de commerce ou des organismes spécialisés.

Les salariés non-cadres, eux, suivent des programmes davantage orientés sur la technique, qui s'inscrivent dans le cadre d'un dispositif de GPEC (gestion prévisionnelle de l'emploi et des compétences). En parallèle, l'une des vendeuses sera en janvier 2018 formée sur Internet et les réseaux sociaux.

Le budget total du commerce, en la matière, varie selon les années. "3 000 à 4 000 euros par formation, dont 1 000 sont à la charge de l'entreprise", estime Arnaud Soulier.

À cela s'ajoute que le personnel, en particulier féminin, peut choisir ses horaires de travail. "C'est un plus pour fidéliser", reconnaît l'artisan.

Résultat de ces initiatives : un turnover "pas très important sauf sur les CDD et les jeunes". Certains sont présents dans la boulangerie depuis une vingtaine d'années.

Engagé pour la formation des jeunes

Manager attentif, Arnaud Soulier forme également des apprentis, une dizaine actuellement. "Cela aide pour le travail et permet de former des gens. Les apprentis, c'est le meilleur vivier pour recruter", explique-t-il. Parmi eux figurent deux jeunes issus de foyers d'hébergement. Une façon de soutenir ces personnes en difficulté à laquelle il a été sensibilisé par un membre de sa famille, initiée il y a un à deux ans.

En parallèle, Arnaud Soulier a, en 2016, donné des cours de boulangerie avec le Greta, à raison de deux jours d'enseignement pratique par semaine d'octobre 2016 à juin 2017. Une expérience dont il a apprécié la nouveauté mais dont il a souffert des lourdeurs administratives. Le dispositif n'a pas été reconduit cette année. Du pain bénit toutefois pour transmettre son savoir-faire.

Repères

Raison sociale : entreprise individuelle
Activité : boulangerie, pâtisserie, snacking
Ville : Arles (Bouches-du-Rhône)
Année de reprise : 1993 (ouverture de la seconde boutique en 2016)
Dirigeant : Arnaud Soulier, 49 ans
Effectif : 35 à 37 personnes dont 10 apprentis
CA 2016 : 1,5 M€