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Les enseignes de l'occasion ne connaissent pas la crise

Publié par Olga Stancevic le | Mis à jour le

Le marché de l'occasion enregistre une croissance régulière. Crise économique, phénomène "bon plan" et multiplicité des circuits de vente oblige, la franchise offre des débouchés à ceux qui ont la fibre récup' et aiment négocier.

Qui n'a jamais été tenté de se débarrasser d'un meuble encombrant, de vieux DVD ou de jeux vidéo dépassés pour en tirer quelques euros ? Si la revente d'objets n'est pas nouvelle, elle connaît actuellement un net engouement de la part des Français, dont les mentalités changent. Jadis décrédibilisée, l'occasion, désormais tendance, s'inscrit dans une démarche qui consiste à consommer "malin". " Pour nos clients, il n'est pas question de payer au prix fort un produit neuf, alors qu'ils peuvent avoir un objet d'occasion de très bonne qualité à prix cassé. C'est un état d'esprit ", confirme Joris Escot, directeur du réseau de franchise Easy Cash.

Selon le cabinet d'études Xerfi-Precepta, le marché de l'occasion s'élevait en 2012 à quelque 5,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires (soit 0,5 % de la consommation totale des ménages) et ne devrait cesser de croître jusqu'en 2015, au rythme de 6,5 % par an en valeur. Outre l'intérêt économique de l'achat d'occasion, les consommateurs manifestent également un engouement à l'idée d'acheter durable et de ne pas céder aux sirènes de l'hyperconsommation. De plus, la multiplicité des circuits de l'occasion crée un véritable esprit communautaire : les clients se retrouvent sur eBay, sur Leboncoin.fr ou ailleurs et partagent les mêmes centres d'intérêt et les mêmes valeurs.

Un paiement cash... ou pas

Les acheteurs sont ainsi souvent vendeurs et réciproquement. Le secteur de l'occasion s'illustre par une multiplicité de canaux : depuis les brocantes professionnelles ou amateurs jusqu'à Internet avec ses sites spécialisés (type Vestiairecollective.com ou eBay), en passant par les magasins en dur, indépendants ou franchisés qui, parfois, exploitent eux-mêmes un site web marchand.

Les franchises de l'occasion sont apparues en France il y a plus de 20 ans, avec le précurseur Cash Converters (125 magasins actuellement). Il existe aujourd'hui une douzaine d'enseignes en réseau, qui ne fonctionnent pas toutes sur le même schéma. Chez Troc.com (100 boutiques) ou à La Trocante (30 points de vente), qui font partie du même groupe, deux possibilités s'offrent aux clients : " Les vendeurs peuvent déposer leur produit dans l'un de nos magasins, afin qu'il bénéficie de la visibilité sur place, mais également en ligne, sur notre site Web. Dès que la marchandise est vendue, le propriétaire est averti et peut passer en boutique récupérer son argent, détaille Dominique Munier, directeur général de Troc.com. Deuxième possibilité, le client souhaite vendre immédiatement son objet, auquel cas il est racheté par le magasin qui le paye selon un barème précis, dépendant de son attractivité commerciale et du prix du marché. "

Dans d'autres réseaux, l'achat comptant est la règle : chez Easy Cash (97 points de vente) par exemple, comme chez Cash Converters : " Les vendeurs retrouvent immédiatement du pouvoir d'achat lorsqu'ils sont payés comptant, argumente Christian Amiard, président du réseau Cash Converters. Mais certains préfèrent repartir avec un bon d'achat, ce qui est une alternative qui nous permet de les ­fidéliser. " Selon une étude d'eBay, chaque foyer français posséderait environ pour 300 euros de produits d'occasion à vendre, dans ses fonds de tiroirs, sa cave ou son grenier. D'où un fort potentiel, qui conduit les enseignes à se développer tous azimuts.