Soldes d'hiver : des résultats en repli par rapport à 2010
Publié par Claire Poisson le
Les soldes d'hiver se terminent le 15 février sur un bilan mitigé, hormis pour le secteur de l'e-commerce.
Bilan plus que morose des soldes d’hiver. C’est en tout cas ce que montrent les “mauvais chiffres” de la Confédération des commerçants de France. Selon les secteurs d'équipement de la personne (habillement - 8 %, maroquinerie - 7 %, chaussures - 10 %…) les baisses oscillent entre - 7 et - 10 % par rapport à 2010.
La Fédération nationale de l’habillement (FNH), qui représente 37 000 boutiques de mode indépendantes, annonce quant à elle un bilan compris entre - 5 % et + 2 % par rapport à 2010, avec des exceptions, notamment dans le prêt-à-porter masculin. Du côté des réseaux, la Fédération des enseignes de l’habillement (FEH) dresse un bilan entre - 2 % et 0 % par rapport à l’année dernière, pour des stocks équivalents. Le Conseil national des centres commerciaux (CNCC), dont le bilan des premiers jours était très positif (+ 8,6 % par rapport à 2010), revoit quelque peu sa copie en ce dernier jour, annonçant un équilibre, voire une légère baisse. Seuls secteurs à tirer leur épingle du jeu, les grands magasins, le luxe et l'e-commerce. Le baromètre des soldes internet, mis en place par la Fevad, montre en effet que les ventes en ligne ont progressé de 13 % sur les quatre premières semaines comparées à celles de 2010. Le montant moyen des commandes atteint 109 euros, en recul de 1 % par rapport à l’an dernier.
Ce recul des achats même sur Internet prouve que la raison principale de ces soldes médiocres est liée à un pouvoir d’achat en baisse. « Cette augmentation du coût de la vie touche tous les français par leur loyer, leurs factures fixes ou encore le plein d'essence et ils rechignent à sortir le porte monnaie pour l'équipement », constate Charles Melcer, président de la Confédération des commerçants de France. Mais la FEH accuse également la “situation économique difficile”. Jean-Michel Silberstein, délégué général du (CNCC), est du même avis : « la morosité ambiante ne donne pas envie d'acheter, notamment les signaux politiques, qui sont mauvais pour la consommation. Les clients restent prudents dans leurs dépenses ».
Autre coupable pointé du doigt par les différentes fédérations, les soldes flottants, qui désorientent les acheteurs à cause de leur multiplication au cours de l’année. Pour Jean-Marc Génis, président de la FEH, ils « banalisent la notion même de soldes. C’est aberrant. Alors que les soldes correspondent à une vraie réalité économique, liée au changement de saison, les soldes flottants ne correspondent à rien ». Pour la FNH, si le cru 2011 a été moins bon que l’année dernière, c’est aussi à cause de leur démarrage tardif, le 12 janvier (ils avaient démarré le 6 janvier en 2010).
Si le CNNC parle tout de même d’une tendance à l’amélioration, les différents acteurs du secteur, à l’image de leurs adhérents, sont déçus par ces soldes et restent inquiets pour 2011, « n’ayant pas, selon Jean-Marc Génis, de visibilité réelle sur l’évolution de la situation économique en France ». Charles Melcer (CDF) espère quant à lui beaucoup des « nouvelles collections à venir, dont la très belle qualité devrait redonner envie d'acheter aux clientes ».