Deux tiers des Français préoccupés par le dynamisme de leur centre-ville
Publié par Pierre Lelièvre le - mis à jour à
Les Français n'ont jamais été aussi inquiets pour les centres-villes. Le 3e baromètrede Centre-Ville en mouvement dresse un panorama compliqué de la perception des centres-villes par leurs habitants mais fait état d'une volonté de le voir plus attractif.
Les Français auraient-ils pris conscience de la situation des centres-villes ? Si l'on en croit les résultats du 3e baromètre* du centre-ville et des commerces dévoilés par Centre-ville en mouvement, mardi 5 juin 2018, ce serait effectivement le cas. En témoignent, 42 % des Français qui estiment que le centre-ville qu'ils ont l'habitude de fréquenter est sur le déclin, soit une hausse de 10 points sur un an. Une première qui traduit une prise de conscience des habitants.
À travers les nombreux articles de presse sur le sujet, la présentation du plan Action coeur de ville ou simplement par observation au quotidien, les Français sont très majoritairement préoccupés par l'état des centres-villes (68 %) ce qui les pousse à espérer que leur maire se saisisse du sujet : 95 % des répondants souhaitent en effet que leur élu face de la modernisation un objectif important.
Hôte de la présentation des résultats , Jacques Mézard, ministre de la Cohésion des territoires, a salué "la prise de conscience des citoyens et des élus chez qui on sent une volonté d'avancer", tout en mettant en avant le plan du Gouvernement dévoilé en mars 2018 à destination des 222 villes qui bénéficieront de financements fléchés par Action coeur de ville. Le ministre a noté que "certains territoires vont plutôt bien quand d'autres centres-villes sont plus en difficulté. Je fais attention à ne pas généraliser."
Les 222 villes du #PlanActionCoeurdeVille
- Patrick Vignal (@PatrickVignal) 5 juin 2018
sont des pôles de centralité totalement intégrées avec les villes rurales qui les entourent @MonCentreVille @Min_Territoires @MezardJacques @InstitutCSA @ClearChannelFr pic.twitter.com/PttoXvnHxe
Des incohérences
Pourtant, dans le détail ventilé des résultats, l'association Centre-Ville en mouvement met en avant que cette préoccupation est davantage l'apanage des citoyens des villes de plus de 50 000 habitants, mettant ainsi en exergue la part plus faible des habitants de communes plus petites : 60 % contre 80 %. "Il y a un écart de 20 points entre ces deux types de zones, ce qui peut s'expliquer par un sentiment de résignation des habitants des communes plus petites", explique Julie Gaillot, codirectrice du Pôle Society de CSA Research, auteur de l'étude.
Un décalage paradoxal entre la perception et l'état d'inquiétude des Français puisque c'est dans les villes de moins de 100 000 habitants que les Français constate la baisse d'attractivité de leur centre. Sur les dix dernières années, un Français sur deux fréquentant ces communes admet une baisse d'activité, en hausse de 12 points par rapport à 2017. Ils ne sont qu'un tiers dans les grandes villes (plus de 100 000 habitants) à faire état de ce déclin.
Un constat qui n'empêche pas, pour autant, les Français à continuer à venir dans leur coeur de ville, ce qui illustre leur attachement. Trois quarts d'entre-eux s'y rendent au moins une fois par semaine et 58 % se disent attachés. Encore une fois, c'est dans les communes les plus habitées (50 000 habitants et plus) que cet attachement est le plus fort.
Commerce : un engouement en hausse
En souffrance depuis de longues années, le commerce de centre-ville connaît néanmoins un regain d'attractivité. Si les Français sont majoritairement plus nombreux à faire leurs achats courants en centre commercial de périphérie, ils font davantage de shopping en centre-ville. Un choix qui s'explique en partie par l'attrait du centre comme un lieu social où ils aiment retrouver leurs proches et passer du temps libre.
Une attitude renforcée par le centre-ville idéal des Français. Selon les répondants, leurs attentes se situent davantage dans la piétonnisation des rues (21 %) et les commerces alimentaires (18 %). Signe de ces orientations, lorsqu'on leur demande de citer les villes les plus inspirantes pour transformer leurs centres-villes, les Français prennent comme exemple les grandes métropoles de l'Hexagone : Bordeaux, Paris, Rennes, Nantes, Montpellier ou encore Lyon.
Quelle ville pour demain ?
Au-delà des ressentis, qu'attendent les Français ? D'après le baromètre qui dévoile les souhaits par classes d'âge, les 18-24 ans sont en priorité en attente de bons plans pour les commerces à travers des écrans digitaux (69 %). Un espoir qu'ils souhaitent voir apparaître avec un développement du wifi dans le centre de leur ville pour être toujours plus connecté et informé (63 %).
#CentreVille les commerces alimentaires sont les plus réclamés dans les centres villes de moins de 50 000 habitants, contre la pietonisation des rues pour les plus de 50 000.
- Commerce Magazine (@Commerce_Mag) 5 juin 2018
Quand aux séniors, loin d'être éloignés des technologies, ils privilégient l'essor d'applications informatives sur les animations, les commerces et plus largement l'actualité de leur ville (51 %). Un parti pris que prône aussi un Français sur deux résidant en ville moyenne (50 000 à 100 000 habitants).
*Méthodologie : Le 3e Baromètre du centre-ville et des commerces a été réalisé, en avril 2018, par CSA Research pour Centre-Ville en mouvement et ClearChannel avec un questionnaire auto administré en ligne sur un panel de 1 002 Français majeurs représentatifs de la population française.
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