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Les commerces de bouche sont désormais notés pour leur hygiène

Publié par Mallory Lalanne le - mis à jour à

Les premières notes des contrôles sanitaires effectués par l'Etat dans les restaurants, les métiers de bouche ou les supermarchés sont désormais accessibles sur internet. Une mesure qui n'est pas du goût de tous les professionnels.

La transparence autour de l'hygiène des commerces de bouche est désormais accessible sur la Toile. Depuis avril 2017, les consommateurs peuvent consulter les premières notes des contrôles sanitaires effectués par l'État dans les restaurants, les métiers de bouche ou les supermarchés. Sont pour l'instant publiés les résultats d'entre 1 000 et 1 500 adresses, qui correspondent aux contrôles effectués pendant le mois de mars.

Les résultats des 55 000 contrôles d'hygiène effectués chaque année dans toutes sortes d'établissements qui interviennent le long de la chaîne alimentaire, seront mis en ligne progressivement.

Ces informations sont accessibles sur le site www.alim-confiance.gouv.fr, où elles resteront visibles pendant un an. Les notes peuvent également être consultées via l'application pour smartphone "alim'confiance". Pour le commerce de détail et la restauration collective, les données sont présentées sur une carte de France interactive qui permet de rechercher l'établissement par son nom ou son adresse.

Début de polémique

Les résultats sont présentés selon quatre niveaux: très satisfaisant (établissement ne présentant pas de non-conformité ou des non-conformités mineures), satisfaisant (présentant des non-conformités qui ne justifient pas l'adoption de mesures de police administrative), à améliorer (établissement dont l'exploitant a été mis en demeure de procéder à des mesures correctives susceptibles de mettre en danger la santé du consommateur et qui conduit à un nouveau contrôle des services de l'État pour vérifier la mise en place de mesures correctives), et à corriger de manière urgente (établissements pour lesquels l'autorité administrative ordonne la fermeture, le retrait ou la suspension de l'agrément sanitaire).

La mesure ne fait pas l'unanimité auprès des professionnel. L'Umih (union des métiers et des industries de l'hôtellerie) estime que "la publication des résultats, selon 4 niveaux, ne permettra pas d'appréhender pour le consommateur la différence entre un établissement présentant des non-conformités mineures et obtenant 'un niveau d'hygiène très satisfaisant' et un établissement présentant des non-conformités qui ne justifient pas une mesure administrative et se voyant attribuer la note 'niveau d'hygiène satisfaisant'". Le syndicat craint par ailleurs qu'"une fois les résultats mis en ligne, tout risque d'être mélangé : hygiène, "fait-maison", sécurité alimentaire et qualité".

Le ministère de l'Agriculture se défend de son côté de mettre en place un dispositif qui a fait ses preuves dans différents pays européens. "Neuf pays (Royaume-Uni, Pays-Bas, Belgique, Luxembourg, Irlande, Danemark, Finlande, Lituanie, Norvège) publient d'ores et déjà les résultats de leurs contrôles et deux autres (Allemagne, Suède) projettent de le faire. Une amélioration du niveau sanitaire des établissements a été constatée", a déclaré le ministère de l'Agriculture dans un communiqué du 3 avril 2017.