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La Belle Mercerie ne perd pas le fil

Publié par Frédéric Villiers le - mis à jour à

À 49 ans, Isabelle Bendali est une mercière connectée : Facebook, YouTube, tutoriels et événements en ligne, aucune piste n'est négligée par cette francilienne et sa fille pour faire bouger son commerce.

L'histoire de La Belle Mercerie est celle d'un magasin qui a su transformer les obstacles en atouts. Il y a deux ans, après vingt-cinq années en tant qu'assistante commerciale, Isabelle Bendali quitte son travail pour se lancer dans un commerce, ce dont elle a toujours rêvé. Mais la vocation ne suffit pas : Isabelle sait qu'il lui faudra offrir un "plus", surtout dans un domaine réputé nécessiter un important stock pour d'assez faibles débits. Quant à la fille d'Isabelle, Marie-Caroline, elle était une jeune bachelière qui ne trouvait pas de débouchés...

Mère et fille

"J'ai toujours aimé les loisirs créatifs, explique Isabelle. Donc pour moi, il était clair que mon commerce serait couplé à une activité d'atelier". Première bonne idée : Isabelle et Marie-Caroline surfent donc sur la tendance du DIY - le "do-it-yourself", "faites-le vous-même" - qui fait florès sur les réseaux sociaux. Des photos des produits sur Instagram, de la com' sur Facebook, et surtout YouTube : la Belle Mercerie propose ainsi des vidéos qui expliquent aussi bien ce qu'est le "diamond painting" que la manière de broder un coussin. Ou des "unboxing", c'est-à-dire le déballage d'un produit, comme une machine à coudre, qui montre tout ce que contient la boîte et comment s'en servir.

Et bien sûr, la vidéo renvoie vers le site web de la Belle Mercerie, où l'on peut acheter tout le nécessaire ! Résultat : des vidéos vues pour certaines 1 000, voire 3 000 fois, et qui génèrent immédiatement une dizaine de ventes... soit un excellent retour sur investissement pour un commerce de cette taille !

Tout cela est plutôt la spécialité de Marie-Caroline que celle de sa mère : "ce qui est bien c'est que nous sommes complémentaires !" C'est la deuxième bonne idée : utiliser aux mieux les compétences, forcément différentes, de chacun. "Par ailleurs, comme on est en famille, on se dit plus facilement de ce qui ne va pas que si nous étions deux étrangères". Troisième idée, là aussi universelle : le dialogue permanent dans un but d'amélioration du business.

Une boutique de lien social

Autre idée de génie : l'intégration dans le tissu social de la Ferté-sous-Jouarre, ville de dix mille habitants dont la Belle Mercerie occupe le centre, entre la mairie et le marché. Ce qui peut être un inconvénient pour de nombreux commerces - la désertification des centres-villes est une réalité - a pu là aussi être transformé en atout : "pour attirer les riverains, qui peuvent venir à pied étant donné notre localisation, nous proposons de nombreuses animations. Des ateliers couture, broderie ou tricot, ou même parfois des défilés de mode !"

Dans un monde où les gens vivent de plus en plus isolés, cela crée du lien social : "par exemple une cliente vient régulièrement aux ateliers qui lui font oublier sa maladie : quand elle coud, elle n'a plus mal. Et toutes les grands-mères qui ont envie de papoter s'y retrouvent aussi !", se réjouit Isabelle Bendali.

Au dernier salon "Aiguille en fête", en mars 2019, le stand était filmé quasiment en continu, et en partenariat avec Casteltort, la marque qui leur a avancé le matériel. Et en 2018, la Belle Mercerie a raflé le prix "Renouveau des commerces de centre-ville" de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Seine-et-Marne !

Repères

Raison sociale : Belle Mercerie

Activité : Mercerie de centre-ville

Siège social : La Ferté-sous- Jouarre (Seine-et-Marne)

Date de création : 2017

Dirigeante : Isabelle Bendali, 49 ans

Effectif : 4 permanents + extras

CA 2019 : 120 k€