Restauration à thème : réussir dans un marché difficile
Publié par Charles Cohen le | Mis à jour le
Particulièrement impactée par la crise, la restauration à thème reste pourtant un créneau porteur pour nombre de franchises. Si les enseignes s'en tirent globalement mieux que les indépendants, elles exigent toutefois des apports personnels assez conséquents. Focus.
En légère progression. Tel est le bilan de l'année 2013 de la restauration à thème, avec un chiffre d'affaires de 1,39 milliard d'euros réalisé par les franchises, contre 1,35 milliard d'euros en 2012, d'après la Fédération française de la franchise (FFF). Soit un nombre de réseaux évalué à 94 (contre 88 en 2012) et un nombre de franchisés établi à 1 228 (contre 1 182 en 2012). " Ces résultats contrastent avec ceux de la restauration rapide, marché traditionnellement plus dynamique que la restauration à thème et en meilleure santé malgré la crise ", analyse Chantal Zimmer, déléguée générale de la FFF.
En effet, si le secteur de la restauration commerciale dans son ensemble a reculé de 3 % en 2013 (source : syndicat national de la restauration thématique et commerciale - SNRTC), c'est bien les restaurants à thème qui ont le plus souffert. " Baisse du pouvoir d'achat oblige, de plus en plus de Français sacrifient leurs sorties au restaurant, les premiers touchés étant les établissements avec un service à table affichant un ticket moyen relativement élevé, équivalent à 12 ou 13 euros ", pointe Samuel Burner, rédacteur en chef à l'Observatoire de la Franchise. Résultat, le secteur a enregistré une baisse de fréquentation équivalant à 40 millions de visites. " La restauration rapide a perdu, elle, 60 millions de visites. Mais elle est, au final, moins impactée car son ticket moyen est bien moins onéreux ", complète Philippe Labbé, président d'honneur du SNRTC.
Et les perspectives pour 2014 devraient rester inchangées. " Alors que les enseignes en restauration rapide vont certainement continuer à progresser malgré la crise, leur offre s'inscrivant dans l'évolution des modes de consommation actuels, celles de la restauration à thème devraient continuer à stagner. Pire encore, elles seront certainement plus impactées par la hausse des coûts de l'immobilier et la perspective d'une nouvelle TVA en 2014 ", détaille Thierry Borde, directeur du cabinet Franchisé Gagnant. Dans ces conditions, difficile de convaincre les porteurs de projets d'investir dans la restauration à thème. Un constat qui doit toutefois être relativisé.
La franchise, un rempart anti-crise
" Dans un marché qui souffre, les réseaux de franchises s'en sortent globalement bien mieux que les enseignes indépendantes. C'est pourquoi leur part de marché augmente toujours plus dans un secteur qui se contracte et dont le poids est estimé à 9 milliards d'euros ", indique Philippe Labbé (SNRTC). Une plus grande pénétration des marques qui a démarré dès 2009, avec la récession économique. " La franchise s'impose comme un rempart anti-crise en boostant le développement d'une enseigne tout en limitant les coûts et le nombre de capitaux à investir pour le patron ", résume-t-il. Si les nouveaux entrants en restauration à thème n'hésitent plus à opter illico pour un développement en franchise, les enseignes traditionnelles, autrefois adeptes de la gestion en direct, suivent la même tendance. C'est le cas de Courtepaille qui a ouvert 13 nouveaux points de ventes en 2013, dont la moitié en franchise.